Les mots feud, feuding prêtent à ambiguïté et n'ont pas de traduction unique dans la langue française, si bien qu’il est logique que certains les incluent dans la guerre et d’autres non:
Selon le dictionnaire Harraps : feud = querelle, conflit; (blood feud= vendetta),
Selon Ferguson (1984): feud= conflict within unit.
Otterbein (1994), le grand spécialiste du feud le définit dans l’Encyclopedia of Cultural Anthropology (1986) de la façon suivante : " blood revenge following homicide", le "prix du sang" différent de warfare, qui est défini précisément comme "un combat armé entre des communautés politiques différentes". Toujours suivant Otterbein, dans le feud il y a 2 éléments: au départ un homicide provoqué par un membre d’un groupe de parenté distincte et le meurtre en retour pour réparer une injustice, deuxièmement 3 meurtres ou plus apparaissent nécessaires pour compenser ce meurtre. Le feud se pratique à l'intérieur du groupe linguistique ou de l'unité politique quand elle existe.
Selon Carneiro (1994: 6) "Feuding is fighting in pursuit of individual and family ends rather than community or societal ones"
Selon Reyna (1994 : 38-39), le feud est une situation de violence réciproque lorsqu’une rancune précipite des représailles, qui a leur tour provoquent un autre rancune qui, à son tour, provoque de nouvelles représailles, etc…les feuds sont issus des rancunes les plus fortes- celles provoquées par l’homicide ou le vol de femmes….les feuds provoquent non pas des batailles, mais des raidsSelon Kelly (2000) : feud =act of blood revenge, qui par 'ailleurs l’inclut dans la guerre. L'auteur pense que feud et war peuvent être deux stades dans un continuum du conflit. Selon Spencer (1896) on peut parler de "feud" quand le principe de "dette de sang" entre groupes est la réponse attendue à un homicide. En principe, le feud est éteint avec le paiement de cette dette, mais si la dette n'est pas considérée comme éteinte, le feud peut s'éterniser.
Selon le Social Science Encyclopedia : article ‘War’, ‘Primitive’ rédigé par Silitoe (1985):
· Feud peut être défini 'a minimum' comme une relation agressive sans fin entre deux groupes, et dont le début qui remonte à des générations, peut être oublié (c'est ce que nous appelons la vendetta). La revanche est la force qui fait durer indéfiniment ces hostilités. Mais Otterbein 1996 voit là la différence entre " feud" qui disparaît après que le criminel ait été châtié et vendetta qui dure éternellement.
· La guerre est un état d'hostilité qui peut être arrangé pacifiquement à n'importe quel stade. Une guerre est toujours faite pour des motifs politiques, même si les motifs politiques dans une société sans État sont plus cachés; en vérité la revanche à pour but de ne pas laisser impuni un meurtre ou un crime qui donnerait du pouvoir à celui qui l'a commis et romprait ainsi l'ordre égalitariste qui caractérise ces sociétés. Mais tout ceci se passe entre personnes proches et la guerre risque de mettre en cause l'ordre établi; aussi très vite une médiation sera trouvée pour mettre fin à l'état de guerre, c'est pourquoi la guerre est peu fréquente dans les sociétés primitives .
Il faut rappeler enfin le sens du vieux mot français 'faide' qui était dans les sociétés germaniques du Haut Moyen Âge (Francs, Burgondes, Lombards, etc.) un système de vengeance opposant deux groupes familiaux ou lignages.
Selon le dictionnaire Harraps : feud = querelle, conflit; (blood feud= vendetta),
Selon Ferguson (1984): feud= conflict within unit.
Otterbein (1994), le grand spécialiste du feud le définit dans l’Encyclopedia of Cultural Anthropology (1986) de la façon suivante : " blood revenge following homicide", le "prix du sang" différent de warfare, qui est défini précisément comme "un combat armé entre des communautés politiques différentes". Toujours suivant Otterbein, dans le feud il y a 2 éléments: au départ un homicide provoqué par un membre d’un groupe de parenté distincte et le meurtre en retour pour réparer une injustice, deuxièmement 3 meurtres ou plus apparaissent nécessaires pour compenser ce meurtre. Le feud se pratique à l'intérieur du groupe linguistique ou de l'unité politique quand elle existe.
Selon Carneiro (1994: 6) "Feuding is fighting in pursuit of individual and family ends rather than community or societal ones"
Selon Reyna (1994 : 38-39), le feud est une situation de violence réciproque lorsqu’une rancune précipite des représailles, qui a leur tour provoquent un autre rancune qui, à son tour, provoque de nouvelles représailles, etc…les feuds sont issus des rancunes les plus fortes- celles provoquées par l’homicide ou le vol de femmes….les feuds provoquent non pas des batailles, mais des raidsSelon Kelly (2000) : feud =act of blood revenge, qui par 'ailleurs l’inclut dans la guerre. L'auteur pense que feud et war peuvent être deux stades dans un continuum du conflit. Selon Spencer (1896) on peut parler de "feud" quand le principe de "dette de sang" entre groupes est la réponse attendue à un homicide. En principe, le feud est éteint avec le paiement de cette dette, mais si la dette n'est pas considérée comme éteinte, le feud peut s'éterniser.
Selon le Social Science Encyclopedia : article ‘War’, ‘Primitive’ rédigé par Silitoe (1985):
· Feud peut être défini 'a minimum' comme une relation agressive sans fin entre deux groupes, et dont le début qui remonte à des générations, peut être oublié (c'est ce que nous appelons la vendetta). La revanche est la force qui fait durer indéfiniment ces hostilités. Mais Otterbein 1996 voit là la différence entre " feud" qui disparaît après que le criminel ait été châtié et vendetta qui dure éternellement.
· La guerre est un état d'hostilité qui peut être arrangé pacifiquement à n'importe quel stade. Une guerre est toujours faite pour des motifs politiques, même si les motifs politiques dans une société sans État sont plus cachés; en vérité la revanche à pour but de ne pas laisser impuni un meurtre ou un crime qui donnerait du pouvoir à celui qui l'a commis et romprait ainsi l'ordre égalitariste qui caractérise ces sociétés. Mais tout ceci se passe entre personnes proches et la guerre risque de mettre en cause l'ordre établi; aussi très vite une médiation sera trouvée pour mettre fin à l'état de guerre, c'est pourquoi la guerre est peu fréquente dans les sociétés primitives .
Il faut rappeler enfin le sens du vieux mot français 'faide' qui était dans les sociétés germaniques du Haut Moyen Âge (Francs, Burgondes, Lombards, etc.) un système de vengeance opposant deux groupes familiaux ou lignages.
Bibliographie
CARNEIRO, Robert C., 1994, War and Peace: Alternning Realities in Human Histoiry. In Studying War, Anthropological Perpesctives, S.P. Reyna et R.E. Down (eds.), War and Society vol. 2
FERGUSON, Robert Brian,1984, Introduction: Studying war. In Warfare, Culture, and Environment, R. Ferguson (ed.): 1-82, Orlando, Fla: Academic Press
KELLY, Raymond L. 2000, Warless societies and the Origin of War, University of Michigan Press, ( Ann Harbor)
OTTERBEIN, Keith, 1994, Feuding and Warfare; selected works if Keith Otterbein; Langhorne, Pa: Gordon and Breach
OTTERBEIN Keith F., 1996 , article “ Feuding” In Encyclopedia of Cultural Anthropology, Daniel Levinson and Melvin Ember ( eds) vol. 2 : 493-496
REYNA, S.P. 1994, a Mode of Domination Approach to Organized Violence. In Studying War, Anthropological Perspectives, S.P. Reyna et R.E. Down (eds.) War and Society vol. 2
SPENCER, Herbert 1896, The principles of Sociology,Vol I, New York, Appleton
SILLITOE, Paul, 1985, article War, Primitive. In The Social Science Encyclopedia, ed. By Adam Kuper and Jessica Kuper, Routledge & Kegan Paul, London, Boston and Heley: 890-91
1 comment:
Obrigado pela participação na discussão.
Luis Lobato de Faria
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